lundi 11 juin 2012

Les compagnies aériennes et le wifi ...

Alors qu'AirFrance KLM vient d'annoncer le lancement du wifi à bord de ses vols long courrier en 2013, on peut se demander l'intérêt d'un tel investissement dans une situation de crise. 

Certes il est nécessaire de rester à la pointe de la technologie pour être compétitif : de nombreuses compagnies sont déjà bien équipées en matière de wifi à bord comme Delta ou Norwegian ... Et moi le premier, je réclamme une connexion internet partout où je suis et particulièrement au moment où je ne fais rien (aéroport, transport en commun et avion ...). Ces derniers temps je me suis quand même pris à penser que l'avion était un des seuls moments de ma vie où je pouvais faire "une retraite de déconnexion totale" : un luxe rare.

Mais je vois surtout ça comme une opportunité pour les compagnies de faire de l'argent supplémentaire sur la méthode des revenus ancillaires (services complémentaires payant). Eh oui ... on n'est pas au pays de Candy ! Quelques compagnies le proposent gratuitement pour l'instant afin de faire payer plus tard un produit fiable. En même temps, je ne peux pas m’empêcher de comparer avec ce qui s'est passé dans la restauration rapide. Starbucks faisait payé son wifi et aujourd'hui de moins en moins de cafés de la célèbre enseigne le font payer (gratuit aux USA depuis 2010) ... Les compagnies ont intérêt à bien calculer leur coup.
A terme, on peut imaginer que la concurrence sera rude et que certaines compagnies proposeront ce service gratuitement. Je pense aux Etihad & Co. La compagnie d'Abu Dhabi a d'ailleurs pris une longueur d'avance sur ce sujet. 

Autre menace : la capture de temps de cerveaux disponible. Une solution pour proposer de l'internet gratuit sera la pub. Qu'est ce qui pourrait bien occuper un passager aérien, donc avec un porte monnaie conséquent, qui n'a rien à faire pendant une dizaine d'heure ? Du shopping évidement. Amazon et d 'autres sont sur la brèche pas de soucis ! Est-ce la mort annoncée des magazines de bord, du même coup ? Papier et coûts qui deviendront inutiles ? Des milliers de tonnes de kérosène épargnées pour le plus grand bonheur de tous grâce à des avions encore plus légers.

"Amazon et d 'autres sont sur la brèche pas de soucis !" 
Alors je pense plutôt que tout ça est positif. Je suis connecté en permanence, partout et je ne peux m’empêcher d'imaginer les nombreux tweets et autres nouvelles instantanées qui vont surgir de ces situations inédites ("le réacteur est en feu ... oups", "la bouffe est dégeulasse@JunkfoodAirlines", "Trop b... l'hotesse" et autres commentaires intelligents et subtiles) ! 
Les compagnies assoient de plus en plus une partie de leur revenus sur ces services complémentaires payant (par le passager ou des acheteurs d'espace publicitaire ...) et gardent des tarifs aériens de base attractifs. Mais ce tarif de base attractif ça sera aussi la référence en matière d'indemnisation en cas de service de transport aérien rendu de façon incomplète ou inexistante (retards, vols annulés, désagrément quelconques...). Je ne pense donc pas que la dynamique des services complémentaires motivent nos fous volant à délivrer des prestations basiques de qualité ...


Source : CP AirFrance KLM , Norwegian, Delta, Etihad, Air Journal

vendredi 1 juin 2012

lundi 28 mai 2012

Critique du vol Etihad Airways 38 - 10/10 - Excellent

J'ai utilisé Etihad Airways pour me rendre à Abu Dhabi dans le cadre d'un voyage d'affaire. J'ai voyagé en classe affaires "pearl". Ce premier poste concerne le vol aller. j'ai utilisé le vol EY38 : départ le 04 octobre à 22:05 de CDG arrivée Abu Dhabi le 05 octobre à 06:25, vol en A330-300 flambant neuf. J'ai voyagé dans un siège en milieu de cabine.

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A340-600 Etihad Airways à la porte A38 du terminal 2A de CDG - Photo Friscoman /FS9
Départ donc le soir du terminal 2A de CDG. Un excellent accueil de la clientèle business avec évidement accès prioritaire aux comptoirs, passage direct des filtres et escort jusqu'à la salle d'embarquement. Etihad ne possède pas encore son propre Lounge mais fais bénéficier à ses clients de celui d'American Airlines. Un salon correct mais pas à la hauteur des prestations de la compagnie qui vont suivre en vol ou que l'on retrouve à Abu Dhabi ...

Embarquement prioritaire toujours et accueil personnalisé à bord. Un excellent travail de l'équipe d'escale de la compagnie. Il faut dire qu'une grande partie de l'activité est traitée par du personnel Etihad et non un sous traitant ... le service s'en ressent. Coupe de champagne et personnel très serviable dans un confort exceptionnel. Situés toute à l'avant de l'appareil dans la première cabine, les sièges de la classe business sont disposés par rang de 4 : 1+2+1. Une configuration très peu dense, qui s'apparente à de la première classe. Très peu de compagnies proposent une telle configuration en classe affaires. Jusqu'à aujourd'hui je n'en ai jamais vu. Un généreux espace pour les jambes permettra plus tard de transformer le siège en lit horizontal en 100%.

Après le décollage, un repas est servi à table. Digne d'une grande table parisienne, un service toujours impeccable sur nappe et avec argenterie. On bénéficie des conseils d'un "beverage manager" qui s'occupe prioritairement de la première classe. Une bonne sélection de vin et des mets de qualités cependant ce n'est pas la prestation qui m'aura le plus marqué. Des collations sont à disposition tout au long du vol.

Un très large choix de films et de programmes sur le système de divertissement en vol, ici, diffusé sur un écran de grande taille. Mais rapidement on préférera basculer le siège à l'horizontal pour dormir un peu sur un vol finalement court (même pas 7 heures). Il s'agit ici d'un réel atout. On dort très bien sur ces sièges. L'assise est suffisamment plane et large pour pouvoir dormir sur le côté ou même sur le ventre. Un sommeil réparateur mais court. Au bout de même pas 3 heures 30, l’hôtesse nous réveille pour nous proposer un petit déjeuner. 

A l'arrivée un invitation de passage rapide à la frontière nous est délivré mais une bonne partie des passagers sont en transit. Un service de voiturier efficace attendra certains clients à l'arrivée comme au départ par ailleurs.

Sans hésiter je vous recommande cette compagnie aérienne. La meilleure avec laquelle j'ai jamais volé je lui accorde un 9/10 général et un 10/10 pour ce vol en particulier.
Les points forts : siège 100 % à l'horizontale, qualité du personnel naviguant et au sol, modernité de l'appareil.
Les points faibles : un programme de fidélité inappropriée si on va à Abu Dhabi qu'une fois de temps en temps (compatible avec Alitalia et Brussel Airlines en Europe seulement), un lounge à revoir à CDG pour atteindre le service délivré par ailleurs.

vendredi 25 mai 2012

Air France fait enfin du benchmark ....

B777 Air France - Source : tourmag.com

Comme vous avez pu le voir, Alexandre De Juniac a présenté la nouvelle statrégie pour la compagnie Air France et ses filliales : pas très novateur.

A noter que les compagnies américaines ont adopté la même configuration il y a plusieurs années déjà :

  • Des holding régionales du type Republic Airways ou Pinnacle Airlines qui opèrent pour les majors des vols feeder régionaux ainsi que leur propre programme. Elles sont toujours commercialisées par les majors avec numéro de vol des majors. Elles ont également des bilans financiers parfois précaires. Il s'agit de véritable sous traitantes avec tout ce que cela implique en terme salariale et relations avec le donneur d'ordre ... D'ailleurs, aux USA, elles travaillent généralement avec plusieurs majors (http://www.air-journal.fr/2012-04-03-pinnacle-airlines-sous-la-protection-du-chapitre-11-547061.html)

  • Un réseau long courrier et moyen courrier articulé autour des hubs. Avec un business plan low cost pour le moyen courrier. Delta est la première compagnie en terme de revenus générés par les services annexes par exemple. (http://airinsight.com/2012/02/22/ancillary-revenue-the-airline-revenue-drug/)
  • Cependant on notera que les majors américaines qui ont essayé de faire du loisir low cost, ont conu un échec : United Ted, Delta Song ...
L'avenir nous dira si ce plan connaitra le succès sur un marché beaucoup plus compartimenté qu'est l'Europe. Mais vu les résultats de Delta : il s'agit plutôt d'une stratégie gagnante.